Transmettre à tout âge

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Il n’y a pas d’âge pour raconter ou pour transmettre. L’aventure de la biographie peut concerner tout le monde. Seule la motivation compte.

Quelle belle aventure que celle de raconter sa vie pour la transmettre ! Et quel cadeau pour les proches !

Pour les personnes âgées : transmettre

Lorsque l’on évoque une biographie – ou un récit de vie –, on visualise souvent un auteur âgé. À juste titre. Au crépuscule de sa vie, on peut être motivé par le besoin de transmettre. Prendre conscience des années passées et du parcours réalisé, émettre le vœu de relire sa vie : un passeur de vie peut ressentir la nécessité de laisser une trace et ainsi créer un lien entre les générations. Un don éternel et touchant fait à ses descendants pour les aider à comprendre son histoire. Bien souvent, la demande émane d’ailleurs des enfants. Je les entends souvent exprimer : « Je ne veux pas regretter qu’elle – ou il – parte sans nous avoir raconté certaines choses. »

Pour les autres : « déposer »

Cependant, vouloir écrire ou faire écrire son histoire touche tous les âges. Le besoin de « déposer » ou de s’alléger, témoigner de « sa » vérité, rétablir « la » vérité, avoir envie de montrer une autre image de soi, voir plus clair dans sa vie, réparer… peut guider la volonté de coucher sur papier un récit. En entretien préalable, je rappelle souvent que la démarche du récit de vie n’a pas de visée thérapeutique, mais que, effectivement, elle peut faire du bien – et c’est souvent le cas. Je vois souvent les personnes se transformer, s’alléger physiquement.

Chaque vie vaut la peine d’être racontée

Étonnamment, les adultes en pleine activité professionnelle représentent la majorité des demandes récentes. Au-delà de la question de l’âge, j’ai eu la chance d’être mise en relation avec des personnalités extrêmement différentes, uniques bien entendu. La qualité soi-disant banale – « Ma vie n’a rien d’extraordinaire » – ne présume pas de l’intérêt de l’histoire : toute vie vaut la peine d’être racontée. En voici quelques exemples, montrant la diversité des sollicitations :

  • une sportive de haut niveau souhaite conserver une trace de la préparation de l’aventure exceptionnelle des JO ;
  • un homme, dont l’enfant a été kidnappé et emmené à l’étranger, a épuisé tous les recours juridiques ; il n’a plus pour seul espoir que d’écrire son histoire pour la médiatiser ;
  • une femme née au Mali, recueillie par sa tante en France à la mort de ses parents, maltraitée et jetée à la rue, veut partager son parcours de résilience ;
  • un homme veut témoigner du massacre de sa famille dans un pays africain ;
  • une jeune femme atteinte d’endométriose veut partager les difficultés de sa situation et faire connaître la maladie ;
  • un immigré, trouvant la vie en France trop difficile pour un étranger, souhaite convaincre ses compatriotes de ne pas venir en France ;
  • un jeune homme veut témoigner d’un parcours atypique, de l’enfance dans un quartier difficile à un emploi dans le luxe des grands hôtels parisiens ;
  • une salariée, en grande souffrance dans son entreprise, a besoin de raconter pour faire le point et pour témoigner.

Et vous ? Quel que soit votre âge, auriez-vous envie de transmettre tout ou partie de votre histoire, ou de déposer une partie de votre « bagage » ? Vous êtes-vous interrogé sur votre motivation ? Est-ce un projet que vous envisagez, maintenant ou à l’avenir ?

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