Écrire ses souvenirs en atelier et partager

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Faire travailler sa mémoire à travers l’écriture, écrire et partager ses souvenirs, vivre des moments de plaisir collectifs et individuels : c’est ce que visent les ateliers d’écriture autobiographique.

De septembre à décembre 2022, j’ai eu la joie de mener ces ateliers dans trois villes de l’Essonne. Pour le plus grand bonheur des participants, je crois… et du mien, assurément.

1. Au départ, une loi

La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, promulguée fin 2015, a pour objectif d’anticiper les conséquences du vieillissement de la population. Dans ce cadre, elle impose aux instances départementales de soutenir et financer des actions favorisant l’autonomie des personnes âgées et luttant contre leur isolement. Ainsi, des acteurs de terrain peuvent faire financer des actions de prévention.

2. Ensuite, un projet

Approchée par une organisation qui coordonne des actions en faveur des personnes de plus de 60 ans, j’ai conçu un projet autour de l’écriture accessible à toute personne, même sans prétention littéraire. L’objectif : faire travailler la mémoire. La seule contrainte qui m’a été imposée était de faire inscrire leurs souvenirs dans une chronologie.

L’autre moteur de ces ateliers : le lien social. Les nombreux temps d’échanges ont ponctué les séances, à la fois pour discuter de chaque thème et pour partager les écrits.

3. Enfin, la concrétisation

Mi-septembre, les ateliers ont démarré à raison d’une séance par semaine pour chacun des groupes.

Lors de la première séance, quelle ne fut pas ma surprise de voir à quel point la magie du groupe avait opéré. Sur la base d’une proposition qui a incité les personnes à se découvrir un peu, le ciment a pris très rapidement. Et, au gré des séances, de très belles choses se sont passées entre les participants.

Dès le départ, j’avais posé un cadre clair permettant l’écoute et le non jugement. C’est ainsi que, peu à peu, les barrières sont tombées et qu’une grande confiance s’est instaurée. Les bonnes conditions ont permis l’affluence des souvenirs, bien au-delà, je dois dire, de ce que j’aurais pu imaginer. L’un ou l’autre a pu exprimer le plaisir de retrouver des souvenirs jusque-là profondément enfouis.

À l’origine du projet, je pensais laisser beaucoup de temps à l’écriture, et moins pour le temps de partage. Il a fallu que je revoie ma copie, tellement l’engouement des personnes à s’écouter et à se raconter était fort ! Tous ont exprimé une grande joie de vivre ces moments, dans des groupes respectant la parole, la sensibilité et l’intimité de chacun. Si des questionnements ou des doutes surgissaient, nous échangions. Une solution a toujours été trouvée : aborder le thème autrement ou écrire sur un autre sujet.

4. Et après ?

Au cours de ces ateliers, certains participants ont émis le projet de poursuivre seuls l’écriture de leurs mémoires. Ils appréhendaient le moment où ils se retrouveraient seuls devant la page blanche. Par quel bout commencer ? Comment le dire, en évitant de tomber dans une écriture plate et linéaire ? Comment ne pas se perdre dans les méandres de son histoire… ou de son idée ? Je leur ai donc donné quelques clés pour avancer en autonomie dans leurs projets respectifs.

Je sais gré aux séniors de leur participation active à ces ateliers. Je crois pouvoir dire qu’ils ont été heureux de vivre cette expérience. Personnellement, je l’ai été, je le suis encore, enrichie de chaque histoire et, surtout, d’une belle histoire collective.éc


Leurs réactions

« Je ne pensais pas pouvoir lire mes écrits devant le groupe car je suis plutôt réservée, mais je me suis sentie en confiance. »

« Merci à vous, Sylvie, pour l’animation du groupe, vos conseils concernant les thèmes abordés et les différentes techniques d’écriture. »

« Les idées de mes compagnes d’écriture m’ont ouvert des voies auxquelles je n’avais pas pensé. »

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